En 1935, lors d'une séance de l'Union Chrétienne des Jeunes Gens de La Sagne, les jeunes Rémy Schleppy, Henri Jeanneret, Alfred Grandjean, Maurice Vuille, Etienne Péter ainsi que les chefs cadets MM. Marc Schleppy, Robert Perret et Georges Jeanneret demandaient aux aînés (à l'époque Arthur Vuille, Numa Grospierre, Maurice Péter et Robert Schneider, pasteur) l'autorisation de construire une cabane à la Juliane. (Les aînés avaient presque tous participé à la construction de la piscine en 1915; cette dernière n'existe plus depuis plusieurs années).
Pour en revenir à la cabane, la discussion fut animée et chacun s'exprima. M. Schneider soutint l'idée qui fut acceptée. Il fallut écrire au propriétaire du terrain choisi qui habitait Besançon pour lui demander une autorisation et ses conditions. Il donna rapidement son accord, sans frais et avec la permission d'utiliser les bois cassés ou tombés autour du lieu prévu.
La charpente fut construite spécialement par Rémy à l'atelier de son grand-papa, charron (anciennement atelier de Claude Jaquet à Crêt 94). De vieilles poutres ont été achetées lors de la démolition de la maison appartenant à Louis et Virgile Delachaux. Cette dernière était accolée à Miéville 113. Ce travail avança rapidement et la carcasse fut montée provisoirement devant la grange de la famille Edouard Jaquet (Crêt 97). Etienne Péter s'occupa de la fabrication des fenêtres et de la porte. Le travail sur place pu commencer; il fallut creuser l'arrière, édifier un mur devant et des piliers de base. Tous ont participé à ces travaux qui avaient lieu principalement les soirs et les samedis et dimanches après le culte.
Ces travaux terminés, MM. Samuel Vuille, Numa Vuille et Ulysse Jeanneret, agriculteurs, montèrent la charpente et tout le matériel, chargés sur des tombereaux ou des chars à fumier. Ils durent passer par le Mont-Dar, les Neigeux et le haut de la Combe de la Juliane. Il fallut parfois décharger et porter le matériel sur une certaine distance entre le Mont-Dar et les Neigeux !
La caisse de l'Union et plusieurs dons permirent d'acheter les planches, tôles ondulées, clous, vis etc. Durant tout l'été, le travail se poursuivit. Il faisait souvent nuit lorsque les travailleurs descendaient la Juliane en courant pour retrouver leurs vélos aux Quignets ! Ils purent bientôt dormir le samedi soir sur de la paille au fond de la cabane. Le lendemain, ils se levaient avant 04H00, montaient aux Rochers Bruns voir le soleil se lever puis déjeunaient à la cabane avant de redescendre pour le culte de 08H30.
Ensuite ils remontaient à la cabane pour le reste du dimanche. Il fallut également construire une solide barrière avec des troncs d'arbres au bord du rocher.
En automne, pour l'inauguration, les cadets organisèrent un concours pour trouver un nom à cette cabane. Une photo fut placée à la Conso (boulangerie) et chacun put inscrire un ou plusieurs noms en payant quelques sous pour couvrir les frais. Ce fut un succès et seule Mme Robert Burgener trouva le nom : L'Aire ! (nid d'aigle) nom choisi par plusieurs des cadets qui avaient travaillé à sa construction. Le dimanche après-midi, il y eut une foule d'amis et de parents aux alentours de l'Aire. Le chemin avait été piqueté depuis la Charbonnière au travers des Marnières. M. Charles Botteron, président du Conseil d'Eglise fit un culte pour célébrer ce jour. Une collation payante suivie : taillaule et thé ! Cela aida aussi financièrement !
L'Aire était souvent utilisée par les cadets et leurs chefs; mais les cadets n'étaient pas autorisés à y aller seuls. A noter qu'il n'y eut aucun accident grave ! Depuis cette époque et surtout avant la mobilisation de 1939, les cadets se rencontraient à l'Aire pour leur plaisir et pour maintenir cette amitié vieille aujourd'hui de plus de 60 ans !
L'Aire a été maintenue en état par des amis de passage, tels M. Pierre-Yves Perrin et surtout M. André Botteron qui mit un livre d'or à disposition en 1982.
Ces lignes sont tirées d'un résumé effectué en mars 1996 par un ancien membre des cadets, M. Etienne Péter.