Le Sagnard moyen ressemble finalement à la plupart des Neuchâtelois du Haut, hormis sa (fausse) réputation de royaliste qui lui colle à la peau.
Il est tout aussi bon républicain qu'il était bon et fidèle royaliste, mais il reste le ronchonneur-né qu'il a toujours été, quelque soit le régime.
L'appartenance au monde rural pour les uns et la proximité immédiate de la nature pour les autres font que les réactions ne sont pas nécessairement celles qu'on trouve chez les habitants des villes.
Pour s'intégrer à La Sagne, celui qui vient habiter au village doit faire le premier pas. Pour peu qu'il se "mouille", il est alors accueilli à bras ouverts par les "natifs" qui sont de moins en moins nombreux. Il deviendra alors petit à petit, lentement, un vrai Sagnard.
La Sagne a été (et est encore) le berceau d'une population de ressortissants très importante en nombre, comme en témoigne l'anecdote suivante.
En 1991, à l'occasion du 700ème anniversaire de la Confédération, les femmes suisses avaient proposé à toutes les communes d'organiser une "journée des ressortissants" en invitant ces derniers à visiter leur commune d'origine. Lors d'une rencontre du Conseil communal de La Chaux-de-Fonds avec celui de La Sagne, le président chaux-de-fonnier s'exclama : « Vous vous rendez compte ? La Chaux-de-Fonds, 36'000 habitants et 30'000 ressortissants ! »
A quoi le président sagnard rétorqua : « Vous vous rendez compte ? La Sagne, 900 habitants et également 30'000 ressortissants ! »
(texte tiré de la plaquette éditée à l'occasion du 500ème anniversaire de la Paroisse de La Sagne "La Sagne, de la Chapelle au Château des Amours - 1499-1999"